Nous
risquons, si nous ne prenons pas les devant au niveau de la réflexion
concernant l’Eglise Notre-Dame, de nous trouver
enfermés dans des questions simplistes au moment de la
consultation de la population par la municipalité
au sujet du devenir de cet édifice.
Une
consultation de la population concernant l’Eglise Notre-Dame
exige, pour être sérieuse, de recevoir le maximum
de réponses. Mais, c’est bien à cause d’une
des questions qui pourraient être posées concernant
la démolition de cet édifice qu’il y a un
risque de réponses qui ne soient pas éclairées
par suffisamment d’information.
La question piège la plus risquée pour l’avenir
de cette église, serait de demander à la population
qui est pour ou contre sa démolition. Mais comment pourrait-on
voter sur une telle question, sans avoir eu connaissance des projets
de rénovation, s’il y en a eu ? Or c’est bien
là, la question essentielle.
Si au lieu de dépenser, pour ne pas dire dilapider, 35
000 Euros pour une étude destinée à chiffrer
le coût de cette démolition, la municipalité
avait utilisé, dès le début de sa mandature,
cette somme importante pour financer, par le jeu d’un concours
des projets de rénovation, nous aurions au moins au moment
de la consultation à apprécier différentes
propositions concernant éventuellement des usages différents
pour cet édifice.
Avec cette somme une association aurait pu être créée
en vue d’apporter des éléments d’information
pratiques aux personnes désireuses de participer à
un concours d’idées : remise de plans, connaissance
historique, volumes disponibles, à conserver pour un usage
religieux, maquettes… Un appel aurait pu être lancé
par exemple auprès de l’école d’architecture
de Saint-Etienne ou d’ailleurs, afin de sensibiliser des
étudiants en fin de cycle désireux de produire un
mémoire de fin d’études.
Nous nous trouverions au moment de la consultation en face de
projets, même sommaires, susceptibles d’éclairer
les choix de la population lors d’une consultation. Un dialogue
aurait pu être entrepris entre le clergé, la municipalité
et la population, en vue d’envisager l’hypothèse
où ce lieu devrait rester pour tout, ou partie un lieu
de culte.
Avoir perdu plus de dix mois après les élections
municipales pour nous retrouver en face de questions générales
touchant à cet édifice sans avoir la possibilité
de nous prononcer en face de diverses propositions est désolant.
Le fait, de l’entrée récente dans l’arène
politique, d’une nouvelle municipalité, ne peut en
rien justifier le retard préjudiciable pour ce bâti
de n’avoir pas été mis hors d’eau.
Quel temps nous reste-il pour avoir le bénéfice
de contre-propositions pour apprécier d’autres usages
de ce volume exceptionnel ? Allons nous voter sans perspectives
d’avenir ? Allons nous nous prononcer sans qu’il y
ait eu le moindre débat ? Allons-nous nous inscrire dans
une démarche négative de destruction, ou dans un
cheminement positif de réhabilitation ? Comment, si le
oui à la destruction l’emportait se comporterait
la municipalité ? Quels choix feraient les élus
?
L’incohérence d’une
consultation
Pourquoi vouloir faire une consultation adressée à
toute la population de Saint-Chamond et poser en substance, parmi
3 questions, le choix suivant "êtes vous pour ou contre
la démolition de l’église ?"
A supposer, qu’à la question, « pour ou contre
la démolition de l’église », il puisse
résulter, du fait d’une information insuffisante
une réponse en faveur de la démolition, alors les
élus suivront-il ce choix ? Or parmi les élus, certains
adjoints laissent entendre aujourd’hui que l’église
ne sera pas détruite. Alors prendront-il publiquement fait
et cause contre un choix populaire discutable de détruire
cet édifice ?
Il serait autrement plus honnête que tous les élus
du conseil municipal : les socialistes avec ses composantes, ainsi
que l’opposition, procèdent, avant même la
consultation, à un vote, lors d’un conseil municipal
sur cette question. Nous saurions alors clairement leur position.
S’abriter derrière le résultat d’une
consultation pour prendre une décision et choisir ensuite
relève d’une absence de courage et d’honnêteté
politique. En tant que citoyens, nous avons aussi le droit de
connaître le positionnement du conseil municipal avant la
consultation.
La démocratie participative a des limites, elle
doit être la représentation objective, à partir
d’une information préalable bien faite, de toute
consultation suffisante et non tronquée.
Les élus sont élus pour faire des choix
Qu’aujourd’hui, cette municipalité se rende
compte de son erreur de vouloir proposer à la consultation
la question de la démolition de l’église,
après tout pourquoi pas, mais que les élus majoritaires
persistent et signent en sachant tout l’irrationnel et la
stupidité de vouloir démolir cet édifice
relèverait d’une grave erreur de jugement.
Si l’erreur est humaine, ce serait faire preuve de lucidité
et d’honnêteté que d’abandonner de poser
cette question à la consultation populaire. Les élus
se grandiraient de changer d’avis en évitant de provoquer
une opposition qui ne pourra que croître rapidement avec
détermination.
Il n’y a pas un état de délabrement tel de
cette église qui puisse justifier sa démolition.
Quand les échafaudages de la rue du rivage seront enlevés,
nous serons tous surpris par la qualité de la rénovation
et la nécessité de conserver cette église.
Il faudra être obtus pour ne pas se rendre compte de l’apport
visuel positif que va nous offrir ce bâti qu’il nous
faut impérativement conserver.
LA
DESTRUCTION SERAIT UNE FAUTE FINANCIÈRE
Sommes
déjà dépensées après
achèvement des travaux de la Rue du Rivage : 4,5
millions d'euros (auxquelles il faut retrancher la somme
de 1,3 million d'euros au titre de l'indemnité perçue
pour les désordres survenus sur le clocher nord).
Sommes
à dépenser pour terminer la rénovation
extérieure : 2,5 millions d'euros.
Sommes
à dépenser pour une éventuelle destruction
: 3 millions d'euros.
Où
est l'économie pour le contribuable ?
LA
DESTRUCTION SERAIT UNE FAUTE ESTHÉTIQUE ET CULTURELLE
La
disparition de l'église laisserait un trou béant
dans le paysage urbain, défigurant pour longtemps
un lieu emblématique au cœur de notre ville.
La
disparition de l'église priverait la commune d'un
lieu de culte et d'un site potentiel pouvant accueillir
à l'avenir des manifestations culturelles ouvertes
à tous (concerts, expositions...).
LA
DESTRUCTION SERAIT UNE FAUTE HISTORIQUE
Une
ville est une histoire. Nous sommes héritiers d'un
passé et notre devoir est de le transmettre à
nos enfants.
Préserver
l'église, c'est préserver un lieu qui a été
vivant et qui redeviendra vivant.
Consacrée
en 1881, l'Eglise Notre-Dame appartient à l'identité
patrimoniale de Saint-Chamond.
Elle
est également l'image « voyageante »
de notre cité.